Comment citer ce document ?
Jacques-Deric Rouault, 2012. Les Gens du Lao Tseu de Briac. Analyse
critique. Rastell Toull page C109.
Les gens du
Lao Tseu est la seconde bande dessinée publiée par Briac, artiste
graphiste breton contemporain, en 2010; après Armen publié
en 2008. Cet ouvrage a d'abord été prépublié dans le quotidien Le
télégramme de Brest , avant
d'être publié aux Edition du Télégramme (de Brest).
Les
gens du Lao tseu
est un album de bandes dessinées. Format 24 * 31.5 cm, épaisseur 9 mm.
Couverture cartonnée, dos carré. Reliure cousue. 49 pages. Edition le
Télégramme 2010. ISBN 978-2-84833-236-9 Editeur
02.01.07.02.10
La couverture - Cliquer sur les
images pour les agrandir
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Quelques planches - Cliquer sur les images pour les agrandir
Comme son titre ne l'indique pas, l'histoire
que
nous raconte Briac se passe dans le Brest des années 20, après la
grande guerre et avant les bombardements qui ont rasé cette ville,
entre les policiers qui doivent maintenir l'ordre à tout prix, les
anarchistes qui militent, les anciens combattants qui sessassent leur
souvenirs, et la
bourgeoisie qui s'est enrichie durant le premier conflit mondial.
Brest, c'est avant tout une ville qui s'est
construite au fond d'une magnifique rade (la plus belle du monde, en
tout cas d'après les brestois eux-mêmes), sorte de petite mer
intérieure qui communique avec l'Atlantique et offre aux navires une
protection exceptionnelle contre les intempéries.
Avec les siècles, Brest est devenue un grand port
militaire, et un grand port de commerce avec l'extrême-orient, jusqu'à
l'ouverture du canal de Suez en 1869, date à partir de laquelle le
commerce s'est progressivement déplacé vers Marseille, qui permettait
une liaison plus rapide en évitant de contourner l'Afrique.
Le Brest d'avant-guerre est organisé autour de deux
rues parallèles, qui descendent de la hauteur où arrive la Nationale
12,
qui relie Brest à la capitale pour arriver sur le rivage, près du
chateau et de l'embouchure de la Penfeld, où se trouve le grand port
militaire. Ces deux rues sont la Grande rue (devenue la rue Pasteur) et
la rue de Siam, nom qui fleure bon l'extrème-orient (Le royaume de Siam
est l'ancien nom de la Thailande).
Recouvrance, c'est l'autre coté de la
Penfeld, et pour y aller, il faut prendre le pont. Il y avait le grand
pont tournant et le petit pont flottant. Recouvrance, c'est les
établissements militaires, l'arsenal, la corderie, le bagne et les
remparts.
C'était aussi un quartier très populaire, et c'est là où se situe le
cabaret Lao Tseu.
Brest, avec son port militaire et son arsenal, a été
une cible toute désignée pour les bombardements alliés : le
centre-ville, proche du port, est totalement détruit. Si le centre
ville a été entièrement reconstruit dans les années 50 autour de la
nouvelle rue de Siam, tous ceux qui ont connu le Brest d'avant en ont
gardé la nostalgie. C'est dans ce contexte que Briac a placé l'action
de son second opus, en 1920, juste après la fin de la première guerre
mondiale, en attendant la crise de 29 et la seconde guerre... Mais ceci
est une autre histoire.
A la différence d'Armen, le
scénario des Gens du Lao Tseu
est beaucoup plus complexe, avec de nombreuses zones d'ombre et une
grande gallerie de personnages.
Dans les Gens du
Lao Tseu,
il y a une unité de temps, toute l'action se déroulant sur deux jours
et une unité de lieu, la ville de Brest, avec un
dénouement tragique à Ouessant au crépuscule du deuxième jour. C'est
une pièce en 9 actes et un entracte :
Acte 1 : l'assassinat du curé.
Planches 3 à 6
Acte 2 : Le Lao Tseu, le matin.
Planches 7 à 11
Acte 3 : Constantin et Barba.
Planches 11 à 17
Entracte : l'arrivée des artistes
du Lao Tseu : planche 18
Acte 4 : l'enquete de police :
planches 19 à 23
Acte 5 : Le Lao Tseu le soir :
Reakall et Constantin. Planches 23 à 30
Acte 6 : Le Lao Tseu le soir
:Constantin et l'inspecteur Fanchec. Planches 31 à 36
Acte 7 : Le Lao Tseu le soir :
Reakall et Constantin. Planches 36 à 38
Acte 8 : L'enlevement. Planches
39 à 44
Acte 9 : Le dénouement à
Ouessant. Planches 45 à 48.
En lisant le récit de Briac, j'ai été perturbé par
le fait, surement volontaire, que le héros central, celui qui indique
au lecteur l'endroit où il doit se placer pour regarder les autres
personnages, change au cours du récit. Comme on a l'habitude de
s'identifier au héros central, on se retrouve très perturbé quand,
sansêtre prévenu, celui-ci
changeau cours du récit. Le récit peut être découpé en quatre
parties successives :
* Première partie, de la planche 3 à la
planche 6 : le
héros central est l'inspecteur Fanchec, chargé de résoudre les crimes
qui se passent à Brest.
* Seconde partie, de la planche 7
à la planche 18 : le héros central est Constantin Thalamas, un des deux
copropriétaires du cabaret Lao Tseu.
* Troisième partie, de
la planche 19 à la planche 23 : le héros central est le commisaire de
police.
* Quatrième partie, de
la planche 24 à la planche 48 : le héros central est Vernon Reakall,
qui revient de Nouvelle Zélande.
Au cours du récit, on passe donc par des points
de vue subjectifs qui changent, et on voit cette histoire au travers
des yeux de différents personnages successifs, ce qui
génère
à la fois une complexité surprenante et une grande richesse. En
général, les auteurs évitent ce genre de procédé, car cela désarçonne
le lecteur, qui ne s'y retrouve plus, et abandonne rapidement la
lecture ... .
C'est par exemple Boris Vian, dans l'Automne à Pékin paru en 1947
qui utilise
cet artifice en décrivant quatre groupes de personnes
différentes, avec autant d'histoires différentes, ces quatre groupes
finissant par fusionner à la fin du roman.
Une grande galerie de pas moins de
23 personnages, que nous allons préciser, par ordre d'entrée en scène.
La seconde colonne représente les images du passé, alors que les
protagonistes étaient jeunes. La troisième colonne représente les
personnages au moment où se déroule l'action du récit.
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Pierre-Jean Morvan
Curé de Saint Martin
Meurt dans la première planche
C'est le quatrième notable assassiné
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Fanchec
Inspecteur de police
avec une casquette vissée sur la tête |
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Mahoux
Policier, adjoint de fanchec
La clope au bec |
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Constantin Thalamas
Avant la guerre, inspecteur de police à Brest, qui s'habillait alors
avec élégance.
A combattu dans les tranchées
Copropriétaire du cabaret Lao Tseu, avec beaucoup moins d'élégance.
Essaie de se lancer dans l'écriture |
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Julien Kerautret
dit Tchang, dit Kero
breton qui présente des traits asiatiques
Copropriétaire du cabaret Lao Tseu |
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Billy Star
pianiste du Lao Tseu
soldat américain de la guerre de 14 qui est resté sur le sol français
Boit comme un pianiste de bar |
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Barba
Chanteuse au Lao Tseu, à la voix d'ange
Originaire d'Ouessant
Barba est une fille de la pluie |
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Pierre de Rosambo
Officier français
mort sur le front
Inspirateur de Constantin Thalamas
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Raymonde et ses deux
collègues
Les trois danseuses légères du Lao Tseu
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Massaldi
Prestigidateur au Lao tseu
Un autre alcoolique |
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Comte Jean de Lesmel
Né à Brest
Député de la Moselle
Propriétaire des grandes aciéries de Moselle |
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Le commissaire de police |
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Le chauffeur de De Lesmel
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Deux hommes de main
Dédé et ?
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Vernon Reakall
A fait fortune en Nouvelle Zélande
handicapé
de retour en France
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Haniana
Maori originaire de Nouvelle Zélande
Secrétaire de Reakall
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Victor Erdenven
Pharmacien
assassiné
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Gustave Penvern
Brasseur
assassiné
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Armand Bars
Notaire
assassiné
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Ronan Kervella
Employé du Comte Jean de Lesmel
Disparu en mer il y a longtemps
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Les autres, ceux sont des figurants, qui n'ont pas droit à la parole :
Planche 5-6 : les badeaux qui regardent emmener le corps
du curé
Planches 23-31 : les spectateurs du Lao Tseu, dont
deux marins en goguette.
Planches 33-34 : un général, un photographe et un
garçon de ferme condamné à mort.
Planches 42-45 : le commandant et les marins du
Moreol
Planche 46 : les moutons d'Ouessant (bééééé ...)
Un roman très noir, avec différents sources de
noirceur :
* La plupart des scènes se passent la nuit,
dans la nuit noire : l'assassinat du curé, l'enlèvement de Vernon
Reakall, ou dans des locaux sombres et mal éclairés comme le Lao Tseu
ou le commissariat de Police. Et quand il fait jour, le temps est très
gris et on sent le crachin
qui finit par tout
mouiller. La mouette (plus exactement le goéland argenté) de la page 4,
la vue de Brest de la page 15, le marché et le tramway de la page 21,
tous ces décors baignent dans une grisaille humide.
Ce n'est qu'à la fin du récit, au crépuscule du deuxième jour, que le
soleil s'est couché et que le Moreol, après avoir traversé la mer
d'Iroise aborde
Ouessant (planche 45), que le ciel se dégage. Mais trop tard, car déjà
le dénouement final est engagé.
* Les différents personnages sont habillés de
sombre, la ville est grise, les décors intérieurs sont obscurs, ... La
seule touche de couleur est la voiture du député ou le pompon rouge des
marins. Même l'herbe et les moutons d'Ouessant sont gris.
* De la guerre de 14-18, Briac ne nous montre que
deux morts violentes : celle de Pierre de Rosambo, au bas de la planche
15, qui passe du bleu gris au carmin sombre, et l'exécution pour
l'exemple d'un garçon de ferme simplet.
* Tous les personnages ont une âme sombre, et
personne
n'est totalement innocent. Le commissaire de police est omnubilé sa
future
promotion dans la capitale, l'inspecteur Fanchec n'est pas un aigle, et
son adjoint Mahoux encore moins. Constantin Thalamas se sent
responsable de la mort du garçon de ferme fusillé à tort pour
espionnage, sur la base de ses informations. Julien Kerautret a
participé à la guerre dans les tranchées,
et n'en n'est pas revenu indemne ; lui qui triche sur ses origines par
pure
raison commerciale, en se faisant appeler Tchang. Billy le pianiste a
déserté en ne se rembarquant pas avec l'armée américaine. Massaldi est
devenu un poivrot qui rate lamentablement ses tours de
prestigiditation. Les trois
danseuses du cabaret sont loin d'exercer un métier honnête.
Pierre-Jean Morvan, Victor Erdeven, Gustave Penvern, Armand Bars, s'ils
sont devenus des notables brestois, sont tous quatre liés par un secret
criminel. Jean de Lesmel, s'il a en apparence bien réussi dans les
affaires et la politique, n'est en réalité qu'un chef d'entreprise
incompétent au bord de la faillite, et se révèle capable de toutes les
crapuleries pour tenter de sauver son image publique. Vernon Reakall
est lui
coupable de penchants contre nature ... Qui était donc cet ami et
associé qui ne jurait que par Doctoïevski ? Reste Barba. Mais on ne
sait rien d'elle. Quel parcours a-t-elle bien pu suivre pour finir
comme chanteuse dans un cabaret minable de Recouvrance ? C'est sans
doute le seul personnage, l'unique rôle féminin, que Briac a épargné
dans ce roman noir. En réalité, le seul innocent de cette histoire
l'est dans tous les sens du terme : c'est le garçon de ferme fusillé
pour l'exemple ...
Bon le climat n'est pas à l'hilarité, et de loin.
Le spectre de
l'anarchie plane sur Les gens du Lao Tseu, même si n'en voit aucun.
L'anarchiste, c'est peu l'arlésienne des gens du Lao Tseu.
La guerre de 14-18. Thalamas en fait des cauchemars
(planche 16).
Il est question de consommer français ... planche 25
La génétique des
populations
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Dans Les gens du
Lao Tseu, il y a deux points qui
touchent à la génétique des populations : le physique de Julien
Kerautret et le comportement de Barba.
Tchang, alias Julien Kerautret, présente des traits
asiatiques avec un physique annamite,
bien que de souche bretonne depuis de nombreuses années.
Dans l'article du Télégramme Une aube rouge se lève sur la bande
dessinéee, Briac déclare : Il
m'est venu du souvenir d'une famille de Lesneven, dont tous les membres
avaient des traits asiatiques sans savoir d'où cela provenait.
C'est parfaitement exact, et de telles observations ne sont pas rares.
Dans le centre de la Tunisie, où j'ai vévu deux ans, il y avait
un
paysan tunisien que tout le monde appelait l'allemand
à cause de son physique de grand blond ... et qui n'avait jamais
dépassé les limites de son canton ... Ces observations s'expliquent
assez
simplement.
Tout d'abord, une population n'est pas homogène, car
il y a
eu dans le passé, depuis les temps préhistoriques, des populations qui
se sont déplacées et installées là où elles ont pu trouver une
place libre. En particulier les invasions celtes de l'âge de fer, les
invasions germaniques, jusqu'aux Huns, qui ont succédé à la domination
romaine. Certaines des ces populations venaient d'Asie centrale et en
portaient les caractéristiques. Concernant la Tunisie, n'oublions pas
que les Vandales, après avoir traversé toute l'Europe passent en
Afrique du nord, et ont fini par installer un royaume dans cette partie
de l'Afrique.
Le deuxième facteur réside dans la formation des
couples. Jusqu'au 20e siècle, la distance moyenne des lieux de
naissance des deux mariés était de 10 km. Depuis, cette distance
a doublé. Donc, depuis des générations, les couples se forment entre
cousins, si bien que les caractères propres à chaque groupe humain sont
conservés localement au lieu de se diluer dans la population générale.
Un facteur
complémentaire est le fait que de nombreux traits sont récessifs, c'est
à dire qu'ils se manifestent uniquement quand on hérite de ce trait à
la fois de son père et de sa mère. C'est en particulier le cas des
rouquins. Voilà donc pourquoi on peut trouver des familles bretonnes
avec des traits asiatiques, sans pour autant qu'une ancetre récente ait
fauté
avec un étranger ...
D'ailleurs, Briac, si tu ne le savais pas encore, il
y a le cas d'une de tes grand tantes, qui quand elle était petite,
présentait elle aussi des traits asiatiques. Voici sa photo :
Comme tu peux le constater, il n'y a pas besoin
d'aller chercher bien loin ...
Le second point du récit qui touche à la génétique
des populations dans Les gens du Lao
Tseu est le comportement des ouessantines, leur réputation de faire peu de cas de
leur vertu. Cela me fait penser au récit de Louis-Antoine de
Bougainville, qui quand il visite Tahiti en fait une
vision idyllique dans son journal tout en décrivant les femmes invitant
les navigateurs étrangers à l'amour.
Ce comportement spécifiquement illien peut être interprété grâce à la
génétique des populations. Notons ici que les récits idyliques portés
par les navigateurs dans le pacifique ont été remis en question par
Victor Segalen dans les années 1900, comme il a été le premier à
décrire le problème de la disparition des cultures et traditions
extra-européenenes, pour ne pas parler de culturicide, induit par la
colonisation et les pratiques religieuses importées.
La colonisation des iles est récente dans
l'histoire de l'homme, car il faut être capable de construire des
bateaux suffisamment solides pour les atteindre. La colonisation est
effectuée par un très
petit groupe (quelques couples), qui provoque un goullot d'étranglement
dans le transfert des genes. Même si par la suite la population se
développe, elle reste très fortement consanguine, si bien que les gènes
récessifs défavorables, ceux qui provoquent des handicaps, ceux qui
rendent sensibles à la maladie, bref les tares, commencent à se
manifester. Si la population reste completement isolée du monde, elle
peut très bien disparaitre du fait de ces tares. C'est une des
explications possible pour la disparition de la population de
l'Ile de Paques, particulièrement isolée. L'idée est que les
populations qui n'arrivent pas à échanger des gènes avec d'autres
populations disparaitraient beaucoup plus facilement que celles qui
renouvellent plus ou moins régulièrement leur
patrimoine génétique. Ne subsisteraient alors que les populations qui
présentent un comportement très
accueillant vis à vis des étrangers, en particulier les femmes, car
ceux sont surtout les hommes qui voyagent. C'est de cette façon
indirecte que
la sélection naturelle peut agir sur le comportement. Pour le moment,
cela reste une hypothèse de travail qui demande à être un peu mieux
étayée ... Pour Ouessant, pourquoi pas ? Mais connait-on vraiment la
taille du
peuplement d'origine (9000 avant JC), son renouvellement, ... Ce
phénomène peut également se passer sur le continent, mais les
conséquences ne sont pas directement visibles. Si une population très
isolée disparait, son territoire devient libre et sera vite occupé,
soit
par les populations voisines qui accroitront en conséquence leur propre
territoire, soit par une population errante en recherche d'un
territoire libre. La nature a horreur du vide. En ce qui concerne plus
précisément la question de l'origine biologique de la vertu des
ouessantines, nous en
resterons prudemment au niveau des spéculations...
Les gens du Lao
Tseu commence par deux pages sans
paroles, mais cela s'arrange par la suite, avec de grandes tirages au
moment du dénouement.
Un peu d'américain dans la bouche de Billy Hi Constantine how are you my friend ?
- See you tonight guys -
Le nom de Pierre de Rosambo vient du chateau de
Rosambo.
Le prestigiditateur Massaldi se fait
traiter d'Houdini du pauvre
par Julien Kerautret à la planche 18. Houdini était un très grand
prestigiditeur américain, très inspiré lui-même de Robert-Houdin.
L'expression fille
de la pluie
qui qualifie les ouessantines n'est pas une invention de Briac. Je l'ai
retrouvée sur plusieurs blogs. Maintenant, j'ignore si Briac en a
un peu forcé le sens quand il parle de leur regard fier et farouche et leur
réputation de faire peu de cas de leur vertu, ou s'il est resté
conforme à la tradition orale ....
Ecrire ses mémoires : un bon inventaire avant cessation
d'activité. (planche 28).
Les mensonges
d'un homme en disent plus sur sa vie que n'importe quelle réalité
(planche 29).
On remarquera que les phrases les plus intéressantes
sont prononcées par Vernon Reakall.
Concernant les paroles des chansons que chante
Barba, j'ai pu en retrouver la source.
La première est un poème de Tristan Corbière : Paria
Qu’ils se payent des républiques,
Hommes libres ! — carcan au cou —
Qu’ils peuplent leurs nids domestiques !…
— Moi je suis le maigre coucou.
— Moi, — cœur eunuque, dératé
De ce qui mouille et ce qui vibre…
Que me chante leur Liberté,
À moi ? toujours seul. Toujours libre.
— Ma Patrie… elle est par le monde ;
Et, puisque la planète est ronde,
Je ne crains pas d’en voir le bout…
Ma patrie est où je la plante :
Terre ou mer, elle est sous la plante
De mes pieds — quand je suis debout.
— Quand je suis couché : ma patrie
C’est la couche seule et meurtrie
Où je vais forcer dans mes bras
Ma moitié, comme moi sans âme ;
Et ma moitié : c’est une femme…
Une femme que je n’ai pas.
— L’idéal à moi : c’est un songe
Creux ; mon horizon — l’imprévu —
Et le mal du pays me ronge…
Du pays que je n’ai pas vu.
Que les moutons suivent leur route,
De Carcassonne à Tombouctou…
— Moi, ma route me suit. Sans doute
Elle me suivra n’importe où.
Mon pavillon sur moi frissonne,
Il a le ciel pour couronne :
C’est la brise dans mes cheveux…
Et, dans n’importe quelle langue ;
Je puis subir une harangue ;
Je puis me taire si je veux.
Ma pensée est un souffle aride :
C’est l’air. L’air est à moi partout.
Et ma parole est l’écho vide
Qui ne dit rien — et c’est tout.
Mon passé : c’est ce que j’oublie.
La seule chose qui me lie
C’est ma main dans mon autre main.
Mon souvenir — Rien — C’est ma trace.
Mon présent, c’est tout ce qui passe
Mon avenir — Demain… demain
Je ne connais pas mon semblable ;
Moi, je suis ce que je me fais.
— Le Moi humain est haïssable…
— Je ne m’aime ni ne me hais.
— Allons ! la vie est une fille
Qui m’a pris à son bon plaisir…
Le mien, c’est : la mettre en guenille,
La prostituer sans désir.
— Des dieux ?… — Par hasard j’ai pu
naître ;
Peut-être en est-il — par hasard…
Ceux-là, s’ils veulent me connaître,
Me trouveront bien quelque part.
— Où que je meure : ma patrie
S’ouvrira bien, sans qu’on l’en prie,
Assez grande pour mon linceul…
Un linceul encor : pour que faire ?…
Puisque ma patrie est en terre
Mon os ira bien là tout seul
Quant à la seconde chanson, il s'agit de Rose des bois publiée dans Chansons pour accordéon de Pierre
Mac Orlan, publié en 1953. Musique de V. Marceau.
Ros'
des bois par ici, Ros' des bois par là
Saute ma mignone t'auras du rata
Quand le clairon sonne, mon coeur
m'abandonne.
Mais je n'ai personne à qui dire tout ça
J' naquis dans un biis près de Toul,
je crois le six-neuf m'apprit la route de Nancy
Clairons et tambours de l'infanterie,
trompett's d'artillerie sont mes troubadours
Quand j'irai creuver
Au fond d'un terrier
Un peu sans façon
Un clochard fripon
Portera la croix
Selon les usages
Ros' des bois, Ros' des
D'après Barba à la planche 17, la chanson en anglais
a été composée par un des copains Billy, aux USA. Il s'agit
de la chanson Strange fruits
de Lewis Allen et de Sonny White :
Southern trees bear strange fruit
Blood on the leaves and blood at the root,
Black bodies swinging in the southern breeze,
Strange fruit hanging from the poplar trees.
Pastoral scene of the gallant south,
The bulging eyes and the twisted mouth,
Scent of magnolias, sweet and fresh,
Then the sudden smell of burning flesh.
Here is a fruit for the crows to pluck,
For the rain to gather, for the wind to suck,
For the sun to rot, for the trees to drop,
Here is a strange and bitter crop.
Il y a de la musique dans cette oeuvre, tout au long
des pages. S'il n'y a pas de paroles échangées sur les deux
premières planches, il y a le cri des mouettes, s'il n'est pas
très harmonieux, il est vrai, qui remplit le silence.
Il y a les bruit des véhicules qui circulent
dans les rues de Brest. C'est vrai qu'il y en a très peu, mais ils
étaient
particulièrement bruyants à l'époque.
Au Lao Tseu, il y a les conversations, le piano
que frappe Billy, et la voix d'ange de Barba. Billy,
c'est un nègre du sud des USA, donc il joue du blues, du boogie-woogie,
les premiers Charlestons, ... Quand en 1917, les soldats américains on
débarqué à Brest, le jazz, alors inconnu en Europe a débarqué avec eux
: 1917, le
jazz débarque à Brest. Billy me fait beaucoup penser à
Sam le pianiste noir de Jean-Roger Caussimon :
Je suis pas courageux, j' m'en irai si
j' pouvais
Mais je suis tellement saoul que je peux plus m' lever
Le seul moment de calme absolu, c'est durant la
traversée en bateau sur le Moreol.
Quand je relis Les gens du Lao Tseu, je ne peux
pas m'empécher d'écouter en boucle Barba chanter sa chanson préférée Enez
Eussa,
le nom breton de l'ile d'Ouessant, dont elle est native. Oui, je sais
bien que ce n'est pas vraiment Barba qui la chante, mais Annkrist, qui
pourrait être sa petite fille, mais que voulez-vous, j'ai fini par
fusionner les deux chanteuses dans mon esprit
en colimaçon, tant l'interpretation prenante d'Annkrist fait d'elle une
véritable fille de la pluie,
avec son regard fier et farouche.
Les gens du Lao Tseu présente plusieurs originalités (innovations
?) graphiques :
Aux planches 4-5, j'aime beaucoup le goéland
qui nous offre
une transition géographique et temporelle entre la voiture qui
transporte les assassins et la découverte du cadavre. Le
dessin du
goéland est à cheval sur deux cases, et traverse le récit, dans le sens
de la lecture. Entre les deux cases, le ciel s'est éclaici.
Quand Constantin Thalamas se décide à prendre
sa plume pour se mettre à l'écriture, il écrit sur un feuille, mais en
respectant le cadrage oblique de la case, et encore plus fort, à
l'envers, pour que le lecteur puisse directement lire sa prose
sans trop d'effort.
Quand Thalamas sort du cabaret et va bavarder
avec Fanchec dans la rue, on voit apparaître dans les planches 32 à 36
ce que j'ai d'abord pris pour des grafittis blancs sur les murs. Il
s'agit en réalité des paroles des chansons que chante Barba sur scène,
paroles qui s'échappent du cabaret. Le texte blanc grandit
avec
l'intensité perçue par Thalamas, quand il y a des bravos ou quand il se
rapproche de la porte, et ensuite à l'intérieur du cabaret lui-même.
Avez-vous remarqué le marin qui pisse sur le
mur avant d'entrer au Lao Tseu avec son collègue ?
Dans la première case de la planche 36, on ne
voit pas Fanchec et Thalamas qui sont cachés par un mur. Mais on voit
les ombres projetées sur le sol par la lumière de l'entrée du cabaret,
et ce sont leurs ombres qui bavardent ...
Le voilier qui s'éloigne au fur et à mesure que le soleil se couche
Et puis ces magnifiques vues aériennes de Brest, vues de mouette
Coté couleurs, je trouve que Briac traverse sa
période prune.
C'est encore plus
beau que du Victor Hugo dit Raymonde planche 18.
Une référence explicite à Dostoïevski à la planche
27, une autre à Marcel Proust à la planche 28.
Et puis le poème Paria
de Tristan Corbière, publié en 1873, et le poème Rose des bois de Pierre Mac Orlan,
que chantent Barba.
Et puis ce prénom Vernon que porte Reakall, c'est
celui de Vernon Sullivan, cet alias crée par Boris Vian pour ses romans
: J'irai cracher sur vos tombes (1946), Et on tuera tous les affreux
(1948), ...
Et surement d'autres évocations que je n'ai pas sû
voir ...
Mes critiques
sur le scénario
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Un scénario bien ficelé, mais qui laisse
cependant plusieurs zones d'ombre.
A la planche 6, l'inspecteur Fanchec
croit reconnaitre l'inspecteur Thalamas, mais conclut "J'ai du me
tromper". A la planche 31, l'inspecteur Fanchec se rend
directement au
Lao Tseu et fait demander Thalamas. Le récit n'indique nulle part
comment Fanchec s'est rendu compte qu'il ne s'était pas trompé, et que
l'ancien inspecteur Thalamas était devenu un des deux copropriétaires
du Lao Tseu. Thalamas, lui reconnait immédiatement Fanchec qu'il avait
déjà identifié à la planche 6. Il apparait cependant en haut de la
planche 33 que Fanchec s'est renseigné entretemps ...
Le chauffeur de Jean de Lesmel, qui assiste aux
assassinats (en tout cas celui du curé), se retrouve sur le trottoir
avec les deux policiers planche 22. Que devient-il ?
Quand Vernon Reakall revient à Brest, il va
rendre
visite à un notaire, qui n'est autre qu'Armand Bars, son ancien amant.
Pourquoi s'y rend t-il ? Une question d'héritage ? Souhaite t-il placer
son argent dans des biens immobiliers en France ? Pourquoi est-il
revenu en France, alors que plus rien, sinon des mauvais souvenirs le
liaient à ce pays situé à l'autre bout de la planète ? Un peu de
nostalgie ? Est-ce pour trouver un nègre pour écrire ses mémoires ? Il
est clair qu'il a
attendu la fin du premier conflit mondial pour faire son voyage.
D'après Lourmel, Armand Bars reconnait immédiatement
Ronan Kervella, qu'il croyait mort, sous l'identité de Vernon Reakall,
mais le récit montre que Vernon Reakall, de son coté ne reconnait pas
Armand Bars. Ou alors fait t-il semblant de ne pas le reconnaitre ?
Pourquoi donc Vernon Reakall est-il revenu en France alors qu'il n'y a
plus aucune
attache ... ? Cet aspect n'est pas clair dans le
récit.
Comment Vernon Reakall etait-il au courant de la
situation financière de Jean de Lourmel ? S'etait-il renseigné
auparavant ? De quelle façon ?
J'aurais également bien aimé savoir comment
Vernon Reakall
était devenu handicapé. Un problème physique ? Une maladie dégénérative
? Auquel cas, en bon breton il aurait senti se rapprocher la visite de
l'Ankou, d'où son ton décalé, son impassibilité, et son retour en
France ?
Mes critiques sur la
technique
|
D'un point de vue strictement technique, le
tirage de l'album ne rend pas suffisamment compte de la qualité
graphique du travail de
Briac. C'est en scannant les images et en les agrandissant qu'on se
rend compte que chacune des 200 cases est en soi un véritable tableau.
J'ai scanné le visage de Tchang, alias Julien Kerautret sur la dédicace
que m'a faite Briac et au bas de la planche 10 de l'album à la même
densité de 600
dpi (points par pouce). Sur la dédicace, le visage fait 3,5 cm de
hauteur, sur la case, il fait 5 cm. Compte tenu du cadrage du scan, ces
deux images se retrouvent exactement à la même échelle.
Quand on visualise l'agrandissement des photos, on
se rend compte de tout ce que le procédé de reproduction utilisé par
l'éditeur peut retrancher à l'oeuvre initiale. On ne peut que constater
ce qu'un tramage de qualité médiocre
peut enlever à la qualité de la reproduction. Il existe plusieurs
techniques de tramage, et le travail de Briac aurait mérité que
l'imprimeur (qui ne fait que ce que l'éditeur lui demande de faire,
pour le prix fixé par contrat)
utilise une technique plus élaborée, celle utilisée pour les
livres d'art, alors qu'ici, visiblement, c'est la solution la plus
basique qui a été retenue.
J'ai également un gros doute quant au rendu des
couleurs. J'aimerais bien faire la comparaison avec un scan de la
planche
originale ...
Quant au distributeur, il est visiblement aux
abonnés absents. En principe, il touchait un pourcentage sur les
ventes, donc cela est suffisant pour l'inciter à distribuer ce
livre
dans les grandes librairies comme la FNAC, les boutiques spécialisées
en BD, sans compter les centres culturels associés aux hypermarchés.
Que nenni. Je n'ai pas pu trouver les deux ouvrages de Briac dans
les distributeurs de la Région parisienne que je fréquence
habituellement. Sur le site web de la FNAC, il est indiqué comme expédié sous 2 à 4 jours
(traduction = au moins une bonne semaine), autrement dit le temps de le
faire
venir l'album du dépot de l'éditeur ... alors que les autres BD sont
marquées En stock - Expédié sous 24h.
Que faut-il penser d'un éditeur tel que Les Editions
du Télégramme ? Sur sa page web, il se présente comme spécialisé
sur
des ouvrages sur la mer et sur la Bretagne. J'en déduis qu'il se
contente d'approvisionner les librairies des grandes villes bretonnes
et des stations balnéaires de Bretagne, là où il pense que se trouve sa
clientelle. Quant à traverser le Couesnon au nord ou le Falleron au
sud, cet éditeur régional doit avoir vraiment peur de s'aventurer
à
l'étranger ... Visiblement, cet éditeur n'a pas non plus fait l'effort
de participer au festival d'Angoulème 2011 ... Pour comparer à un autre
éditeur spécifiquement breton, je trouve les romans policiers de la
série Marie Lester, écrits
par Jean Failler, partout en France, et
pourtant, qui connait les Editions
du Palémon à Quimper ?
Reconnaissons à décharge que Les Editions du télégramme ont
permis à Briac de commettre ses deux premiers opus. Ceux sont
d'ailleurs
les deux seules BD que cet éditeur ait jamais publiées. Mais cet
éditeur n'ont
visiblement fait aucun effort particulier pour les diffuser en tant que
BD, et que Armen comme Les gens du Lao Tseu ont eu droit
au même traitement que La pêche en
Bretagne ou Le carnet de
cuisine de Belle-Ile,
ni plus, ni moins. Ces deux derniers livres sont sûrement très bien,
mais leur potentiel de vente en dehors de leur terroir est
effectivement assez
limité. Alors qu'aujourd'hui, le marché de la BD n'est même plus
franco-belge,
il est devenu mondial ...
Briac, il est grand temps de changer de crèmerie ...
Un roman noir, noir de noir, bon pour
la série noire. Il n'y a pas d'innocent, tous sont coupables, que ce
soit à un degré ou un autre. Mais qui d'entre nous est totalement
innocent ? Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre
!
Les gens du
Lao Tseu,
c'est également une oeuvre très riche. J'ai conscience d'avoir été très
bavard, et pourtant je suis sûr qu'il y a encore beaucoup de choses à
en dire ...
Les gens du Lao Tseu, c'est à la fois une
exposition de 200 tableaux et un roman fleuve qui reste à écrire. Par
Constantin Thalamas ? Il en a surement le talent !
Autre document : Une
dédicace de Briac
|
On y voit de gauche à droite, l'inspecteur
Fanchec, Constantin Thalamas et Barba enlacés, et Julien Kerautret,
dit Tchang. Aujourd'hui, il pleut sur Brest ...
Briac 2010. Les gens du Lao Tseu. Editions Le télégramme. 48 pp.
Crachin : pluie très fine qui tombe des
journées entières et finit par vous mouiller jusqu'aux os.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bruine
Lao Tseu
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lao_Tseu
http://chroniquestaoistes.free.fr/html/lao_tseu001.html
Briac. les gens du Lao-Tseu
A l'ouest rien de nouveau. Eric-Maria Remarque.
Voyage au bout de la nuit. Louis-Ferdinand Céline
Brest
http://fr.wikipedia.org/wiki/Canal_de_Suez
http://fr.wikipedia.org/wiki/Brest
http://www.wiki-brest.net/index.php/Wiki-Brest,_les_carnets_collaboratifs_du_Pays_de_Brest
http://www.wiki-brest.net/index.php/1917,_le_jazz_d%C3%A9barque_%C3%A0_Brest
Recouvrance
http://www.bretagnenet.com/strobinet/pub/trobzh/queme.htm
http://www.wiki-brest.net/index.php/Recouvrance
http://fr.wikipedia.org/wiki/Recouvrance_%28Brest%29
L'église Saint Martin
http://www.odile-halbert.com/Paroisse/Cartes/Cartes_29/29_Brest-Ville.htm
Boris Vian
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Automne_%C3%A0_P%C3%A9kin
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vernon_Sullivan
http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-veritable-histoire-de-vernon-sullivan_815678.html
http://lartdaimer.free.fr/num/4/vian.htm
Annkrist et Eunez Eussa
http://fr.wikipedia.org/wiki/Annkrist
http://pressibus.org/chanson/annkrist/index.html
http://www.dailymotion.com/video/xdk2zl_annkrist-enez-eussa_music
http://www.tiensetc.org/a-propos-d-annkrist-a456679
http://www.tiensetc.org/annkrist-p13562
http://www.tiensetc.org/enez-eussa-annkrist-a1305371
Annkrist fera prochainement l'objet d'une rubrique dans Rastell Toull
L'aspect politique
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Arl%C3%A9sienne_%28Daudet%29
La génétique des populations
http://www.letelegramme.com/local/finistere-nord/brest/ville/briac-une-aube-rouge-se-leve-sur-la-bande-dessinee-06-03-2010-812174.php
Invasions celtes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Celtes_historiques
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Celtes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vandales
Mariages
Susanne C, Rebato E, Chiarelli B, 2001. Anthropologie biologique.
Evolution et biologie humaine
Chapitre 30. Anthropologie et migration. pages 375 à 376.
http://books.google.fr/books?id=d5hfPZ8YMXcC&pg=PA377&lpg=PA377&dq=mariage++%22lieu+de+naissance%22+distance&source=bl&ots=rvteaxe9mZ&sig=du9EUV43a5CIwd2tHpEUgAuOelw&hl=fr&ei=PwtHTer4Ds2r8AOQ5LmuCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCsQ6AEwAw#v=onepage&q=mariage%20%20%22lieu%20de%20naissance%22%20distance&f=false
Comportement illien
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_de_P%C3%A2ques
http://www.tahiti-tourisme.info/index_fichiers/histoire_de_Polynesie_Francaise_Tahiti.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9lection_naturelle
http://www.infobretagne.com/ouessant.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Segalen
http://www.cdp29.fr/daoulas-lesactualitesexpositionavenir.html
Le chateau de Rosambo
http://www.rosanbo.net/
http://les-chateaux.du-web.fr/chateau-184-22.html
Houdini
http://fr.wikipedia.org/wiki/Harry_Houdini
Fille de la pluie
http://www.i-services.net/membres/forum/messages.php?page=4&uid=127431&sid=71974&idsujet=6933&pgi=0
http://tour-tan.over-blog.com/article-30492392-6.html
Paria de Tristan Corbière
http://tousablog.wordpress.com/2009/10/26/paria-de-tristan-corbiere/
http://www.florilege.free.fr/florilege/corbiere/paria.htm
Rose des bois
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chansons_de_Pierre_Mac_Orlan
On peut l'écouter par Monque Morelli sur Musicme
Pour le moment, je n'ai pas réussi à trouver les paroles sur le web ...
Strange fruits
http://www.lyricsfreak.com/n/nina+simone/strange+fruit_20100706.html
On l'écouter chanter par Billie Holiday sur Deezer
ainsi qu'une version française par Olivier Angèle.
Sammy le pianiste noir
http://paroles.abazada.com/chanson,sammy-le-pianiste-noir,58786.htm
http://www.dailymotion.com/video/x6pv6b_sammyle-pianiste-noirjean-roger-cau_music
Les inspirateurs
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tristan_Corbi%C3%A8re
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Mac_Orlan
Tramage
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trame_%28imprimerie%29
http://www.agfa.com/france/graphics/training_knowledge/ledossierdumois/lestechnologiesdetramage/index.jsp
Editions du Télégramme
http://www.editions-telegramme.com/
http://www.bdangouleme.com/
Marie Lester par Jean Failler
http://www.palemon.fr/
La femme adultère : Evangile selon saint Jean, Chapitre VIII 3-11
http://www.zebible.com/bible/chapitre/evangile-selon-jean/chapitre-8.html
http://www.expressio.fr/expressions/jeter-la-premiere-pierre-a-quelqu-un.php
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